Chronologie des patines : l'exemple Sénufo Sénufo Côte d'ivoire REPRESENTATION DE GENIES CHEZ LES SENOUFO Comme c'est le cas pour d'autres populations d'Afrique de l'Ouest (les Baoulés par exemple), la statuaire Sénoufo incarne les esprits. Nommés localement "nidébélé", "tugubélé" et "madébélé", ces génies sont les premiers maitres du sol. Ils en concèdent l'usage aux hommes, à charge pour ceux-ci de leur rendre un culte et de respecter les interdits que les genies leur imposent. Seuls les jeunes enfants, et ceux avec qui ils ont conclu une alliance, les voient. De nature ambivalente, ils peuvent apporter fécondité, richesse et inspiration artistique si on se les concilie, mais aussi maladie et infortune, si on les néglige. La divination révèle l'esprit responsable du trouble et le type de représentation qui devra l'incarner. Par une forme sculptée harmonieuse, on apprivoise un esprit fantasque afin de le contrôler. "Génie" est le nom générique de toute forme sculptée chez les Sénoufo. Les figures de génies peuvent relever de diverses institutions : (de haut en bas) - le génie, décorant un chevalet de luth ou harpe, inspire le musicien qui joue de l'instrument (1940, patine noire traditionnelle) - génies de devin dont la double face "Janus", indique l'omniscience (1910, couche sacrificielle) - génie de cultivateur aux formes simplifiées (style du Sud Mali), - génie de la société féminine du Sandoho dont la coupe contenait plusieurs offrandes en cauris des participantes (1950, patine à l'huile) Génie au casque (1925), patine naturelle Génie masculin (1930), patine noire usée De 1910 à 1950